Claudine est Maîtresse Claudine ! Un superbe DVD particulièrement esthétique pour les adeptes de la domination féminine... et de la soumission féminine. Le film Claudine raconte l’histoire de Claudine, une jeune Parisienne, qui se métamorphose en Maîtresse Claudine, dominatrice professionnelle. Le personnage de Claudine est interprété par la très convaincante Ovidie. Vous n’avez sans doute pas échappé à la déferlante médiatique qui a accompagné la sortie de Claudine : une pleine page dans Libération, la couverture de Synopsis, Canal Plus, Paris Première, Europe 2... Claudine suscita en effet un intérêt particulier car son réalisateur vient du “cinéma dit traditionnel” (dixit le dossier de presse). Le réalisateur ayant choisi un pseudonyme, Martin Cognito, et apparaissant masqué de cuir lors de chaque interview, les suppositions se bousculèrent quant à sa véritable identité : on cita notamment Beinex ou Gans. Suppositions loin d’être infondées, les lumières et les cadrages de Claudine évoquent irrésistiblement l’univers de Jean-Jacques Beinex. Définir Claudine est très difficile car il est simultanément un film chic porno fétichiste et un film fétichiste porno chic ! La première scène forte est une splendeur. Ovidie dominatrice, en cuissardes et corset de cuir, reçoit un soumis dans son appartement. Elle le fait pénétrer au sein de son donjon, là un autre soumis attend en pénitence à l’intérieur d’une petite cage. Ovidie s’assoit sur un fauteuil, elle fait lécher ses cuissardes au soumis agenouillé avant de le cravacher. Ovidie place le soumis en levrette sur un podium rond recouvert de velours rouge, elle sodomise alors longuement le soumis avec un superbe gode transparent. Le gode demeure planté dans l’anus du soumis et le podium se met à tourner sur lui-même devant Ovidie contemplatrice : quelle image ! Ovidie attache le soumis à une croix, elle le fouette, elle prend son pénis entre ses mains et... elle le mord ! La scène est une splendeur car les cadrages sont hérités du “cinéma dit traditionnel” moderne, les lumières sont somptueusement travaillées avec des couleurs simultanément chaudes et crues, la musique trash-baroque soutient admirablement le jeu des acteurs, et surtout de l’actrice : Ovidie. Oui, Ovidie joue très bien, elle adopte une sorte de détachement désabusé à la manière de Bulle Ogier dans Maîtresse, Ovidie ne caricature pas une dominatrice, elle interprète exactement et à la perfection le rôle d’une fille paumée qui devient dominatrice pour gagner sa vie. Ensuite, Claudine se corse ! Ovidie, toujours dominatrice, impose un jeu avec un aquarium à son soumis. Le jeu tourne mal. Ovidie chasse à coups de pieds dans les fesses l’autre soumis qui était enfermé dans la cage en lui lançant des “ Dégage ! ” criants de réalisme. À ce moment précis, on est scotché face à Claudine : le scénario avance comme une horloge, il y a du suspens, on entre dans l’histoire, on a ri (vraiment), on a été capturé par le montage incisif, on est évidemment fasciné par le charisme d’Ovidie. En plus, le film commence à basculer vers Vidéodrome car Claudine regarde des cassettes vidéo qui diffusent son futur proche. Bref, depuis le début de Claudine, le spectateur ne s’est pas senti une seule seconde dans un film porno malgré la sodomie explicite d’un soumis par Ovidie. La deuxième scène forte s’inscrit dans la lignée de Neige, sur une veine proche de Breillat ou Despentes. Claudine paumée erre à Pigalle et s’envoie en l’air avec le premier type venu. On est encore dans le registre du “cinéma dit traditionnel” même si la pénétration est à nouveau explicite. Ovidie reste aussi juste dans son rôle. La troisième scène forte présente une sorte de happening artistico-fétichiste. Des couples de fétichistes et de modern primitives s’exhibent sur des petites scènes pendant qu’un homme promène en laisse ses dalmachiennes à quatre pattes : deux jeunes femmes corsetées et peintes en blanc avec des taches noires telles des dalmatiens ! Ovidie reçoit un couple dans son donjon. Elle tient en laisse la jeune femme pour la faire marcher à quatre pattes, elle lui bande les yeux et elle lui ordonne de prodiguer une fellation au jeune homme. Ovidie s’assoit sur le visage de la soumise afin d’être léchée à son tour. Ovidie sodomise la soumise à l’aide d’un beau gode-ceinture noir. La séance se termine magnifiquement avec Ovidie qui fait sucer son gode-ceinture au soumis et à la soumise. Plus loin, Ovidie se masturbe en solitaire, d’abord avec ses doigts puis avec son téléphone portable. La scène est une totale réussite, très suggestive et ultra-fantasmante. Vous n’allez plus jamais regarder votre téléphone portable comme avant. Enfin, Ovidie est sensuellement soumise par un homme dans son donjon : la scène explicite se révèle fabuleusement érotique. Claudine se termine par un face-sitting d’anthologie où Ovidie s’assoit très, très, très longuement sur le visage d’un homme : un face-sitting, hum, inoubliable. Verdict ? Claudine, en toute subjectivité, est un des meilleurs films fétichiste pornographique. L’influence du “cinéma dit traditionnel” est omniprésente, Martin Cognito filme avec talent des jeux sexuels et des perversions en leur rendant une dimension humaine : les corps des actrices et des acteurs ne sont plus de la chair à copuler. La mise en scène, la lumière, les cadrages, la musique, les dialogues, l’excellente prestation des acteurs (HPG et Armand sont parfaits) font de Claudine un spectacle de choix. Martin Cognito a réalisé un véritable tour de force et un petit chef d’œuvre. Esthétique, très mode dans sa chorégraphie visuelle, riche en fantasmes féminins, Claudine séduira les hommes, certes, mais aussi les femmes qui (à raison) s’étaient désintéressées de la pornographie masculine. Grâce à une liberté totale accordée par son producteur, Martin Cognito fait sortir le cinéma pornographique sadomasochiste de sa facilité gynécologique et propose une vision sensible des désirs sulfureux. Claudine vous attend. Le DVD de Claudine est livré en 48 heures (jours ouvrables) par la boutique de ZAZA laboutiquedezaza.fr la célèbre boutique fétichiste et érotique française. Bonus : interviews (notamment d’Ovidie), making-of, photos, musique originale, bande-annonce. Format 16/9 compatible 4/3. Origine : France. Version française. Durée : 83 minutes.
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