Objet d'une rarissime édition dans la célèbre Collection des orties blanches, Le Tome 2 de La Comtesse au fouet avait disparu des rayonnages des libraires depuis plusieurs dizaines d'années. Le roman de Pierre de Jusange fut souvent comparé à La Vénus à la fourrure et il acquit ainsi une certaine célébrité auprès d'érudits libertins. Aujourd'hui, le Tome 2 de La Comtesse au fouet bénéficie d'une réédition "à l'identique" du texte original et le livre, autrefois jalousement gardé sous clé par de riches amateurs, est désormais à la portée de toutes les bourses. L'action se déroule à Naples dans La maison des fourrures, propriété d'une Comtesse, vous vous en doutez, naturellement et cruellement dominatrice avec ses soumis : "De temps en temps, Maria venait offrir ses jupes ou ses pieds à baiser au malheureux qui ne pouvait qu'étreindre et dévorer de caresses les fanfreluches odorant la féminité de Maria, ou ses souples bottines de chevreau". Chaque soumis déclamant concomitamment avec fougue sa totale et irrévocable vénération pour la Comtesse Carnoska : "Maria, je suis entre vos mains royales comme un jouet que vous pouvez briser". Ainsi la Comtesse peut exiger de ces hommes les plus incroyables humiliations publiques, comme cette après-midi où elle s'adresse en pleine rue à son avocat devant Mademoiselle Suze : "Vous allez me demander pardon... à genoux... tout de suite... à genoux dans le ruisseau... vous allez lécher mes bottines, et tout de suite, ou je vous gifle". Et la Comtesse fait preuve d'une sévérité égale avec ses domestiques qu'elle fesse selon ses humeurs sans se soucier des conséquences : "J'ai le derrière brûlant et je ne pourrais pas m'asseoir à table sans gémir, tout le monde va encore savoir que j'ai reçu la fessée". Manipulatrice à souhait, la Comtesse échafaude un plan pour devenir encore plus riche et encore plus puissante. L'esprit de la littérature mélodramatique du XIXe siècle nimbe clairement l'œuvre de Pierre de Jusange qui, loin de la rendre mièvre, l'exhale à la manière d'un récit de Dostoïevski. Pour soutenir son propos, l'auteur emploie une langue châtiée et élégante qui sied à la perfection au personnage de la Comtesse Carnoska. Lors de la première parution de La Comtesse au fouet, on murmura que Pierre de Jusange fréquentait lui-même les cercles très fermés de la haute société parisienne où officiaient des fouetteuses de renom. S'il est évidemment impossible de vérifier cette assertion, il reste indéniable que les punitions infligées par la Comtesse sont décrites avec une justesse quasi autobiographique. Vous le jugerez alors par vous-même, les dresseuses d'antan agissaient telles des divinités... et imposaient un respect qui convenait à leur statut de divinités vivantes. Il est donc amplement temps de redécouvrir ce roman sur la féminité triomphante qui demeure indéniablement un des récits majeurs du genre. Une merveille. 96 pages illustrées par une gravure de Martin Van Maele représentant la Comtesse Maria Carnoska : le seul portrait de La Comtesse au fouet qui soit parvenu jusqu'à nous. Morceau choisi : "Et la cravache hacha de coups rapides les chairs gonflées d'Yvanof, dont une honte voluptueuse emplissait le cœur, l'inéluctable humiliation d'être fouetté devant une jeune femme. Et cependant que Maria le flagellait, Yvanof vivait les pensées de Mademoiselle Suze, se demandant quelles étaient les impressions des deux femmes devant sa chair dénudée et quel plaisir pervers le fouet imposait à leurs sens. Bientôt la douleur le fit hurler, car il savait que sa belle Maîtresse aimait à entendre des cris d'agonie, dont la sauvagerie était pour elle la preuve de l'humiliation et de la souffrance qu'elle distribuait à coups de cravache ou de verges". Ce livre d'une femme qui domine des hommes est livré en 48 heures (jours ouvrables) par la boutique de ZAZA laboutiquedezaza.fr la célèbre librairie sadomasochiste avec des livres de Maîtresses SM en France.
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