Écrit par Ovidie, actrice et réalisatrice française de films (“classiques” et X), Porno Manifesto est un livre extrêmement facile à lire qui balaye les idées reçues sur sa relation (et plus généralement celles des autres “travailleuses du sexe”) avec le monde de la pornographie. Oubliez vite tous les clichés véhiculés par certains “journalistes” et lancez-vous dans la lecture de Porno Manifesto pour réellement appréhender cet univers trop souvent (et injustement) conspué. Soyez réaliste : qui d’autre qu’une femme partie prenante de l’industrie du X peut mieux parler du X ? Le texte d’Ovidie est un manifeste d’une clarté et d’une sincérité absolue qui ne suit pas la voie hypocrite du médiatiquement correct mais qui ouvre la voie vers une véritable acceptation de la pornographie dans notre société. Oui, Porno Manifesto est un livre éminemment politique au sens noble du terme. Porno Manifesto a sans doute contribué à éclairer de nombreux esprits et à émanciper de nombreuses femmes et hommes du carcan de la morale... cependant la lutte continue et elle doit continuer. Cette édition bénéficie d’une nouvelle postface d'Ovidie : Porno Manifesto est un ouvrage remarquable. Essentiel.
Morceau choisi : “À 18 ans, j’ai repris des cours de danse. J’avais un énorme besoin de m’exprimer corporellement. Un problème d’os m’a obligé à arrêter au bout de quelques mois. Je me suis tournée vers les performances artistiques, et j’ai trouvé qu’il n’y avait pas beaucoup d’écart entre une performance et une scène de film porno. Car les comédiens de ce type de films s’impliquent totalement corporellement. Y compris de manière sonore. J’ai donc fait mon premier film chez Marc Dorcel. En travaillant dans ce milieu, je me suis rendu compte que beaucoup d’actrices étaient plus émancipées que la plupart des femmes. L’apitoiement sur les pauvres victimes exploitées dans les films porno ne se justifiait pas et n’était pour moi qu’un prétexte pour ghettoïser encore plus un milieu qui n’avait pas vraiment besoin de ça”.
224 pages. Edition originale de 2002.
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